Le français est une langue riche et belle… et capricieuse! En effet, la langue française présente nombre de difficultés — et elle n’en est certes pas à une bizarrerie près! D’ailleurs, la révision de textes soulève souvent des questions, lesquelles nous ont amenés à relever quelques-unes des facettes inusitées de la langue de Molière. En voici 7.
1 Des noms « communautaires »
Impossible de déménager une seule pénate, d’avoir la mœurs légère ou un ébat passionné, de se retrouver plongé dans la ténèbre ou d’offrir sa condoléance — ces noms sont en effet toujours pluriels. C’est également le cas, notamment, de plusieurs mots se terminant en « ailles » : funérailles, épousailles, victuailles, entrailles, fiançailles… Les frais et les honoraires ne connaissent (malheureusement) pas non plus le singulier!
2 Des noms « à double personnalité »
Certains noms toujours pluriels existent aussi au singulier, mais ont alors un sens bien différent… Avez-vous déjà perdu vos lunettes dans la lunette de la toilette? Obtenu une augmentation de vos gages en gage de reconnaissance? Pourvu une vacance au conseil d’administration à votre retour de vacances? Dégusté des amourettes avec une amourette de voyage?
3 Des noms « transgenres »
Polyvalents, les noms peuvent aussi changer de sens selon leur genre… L’espace libre dans le stationnement est masculin, mais l’espace entre 2 mots dans un texte est féminine. L’hymne national du Canada est masculin, mais les hymnes à la gloire de Dieu sont féminines. On parle aussi des belles œuvres de Beethoven, mais de son œuvre (l’ensemble de ses œuvres) colossal — eh oui!
4 Des noms « accommodants »
Que vous préfériez monter un ou des escaliers, demeurer dans la ou les coulisses, aller à la ou aux toilettes, porter un ou des pantalons, assister à une ou à des noces, peu importe : ces noms sont quelques-uns de ceux qui s’utilisent indifféremment au singulier ou au pluriel.
5 Des noms « unisexes »
Vous vous demandez toujours si vous devez souhaiter un bon ou une bonne après-midi? Faites comme bon vous semble; la langue française n’a pas d’opinion tranchée sur le sujet! En effet, après-midi, de même qu’avant-midi, enzyme et météorite, entre autres, s’emploie tout aussi bien au féminin qu’au masculin.
Le saviez-vous?
En ancien français, amour, délice et orgue avaient aussi les 2 genres. Aujourd’hui masculins, ils demeurent toutefois féminins dans la langue soutenue lorsqu’ils sont pluriels. Voilà pourquoi on entend parfois parler des premières amours ou des grandes orgues, par exemple. Consultez le site Web de l’Office québécois de la langue française pour en savoir plus sur cette bizarrerie!
6 Des verbes « incomplets »
Les 1001 terminaisons verbales du français vous posent quelques difficultés? Certains verbes, dit « défectifs », donnent un break à votre mémoire : ils ne présentent pas toutes les formes de conjugaisons! Par exemple, les verbes frire et distraire ne se conjuguent pas au passé simple (je frisis?!), et le verbe gésir (comme dans l’expression ci-gît) n’existe qu’au présent et à l’imparfait. Les verbes impersonnels tels que venter et neiger sont également défectifs, puisqu’ils ne s’emploient qu’à l’infinitif et à la 3e personne du singulier.
7 Des locutions « intransigeantes »
Quoi que, en admettant que, de crainte que, à moins que, à condition que, qui que… ces locutions de conjonction figurent parmi celles qui EXIGENT d’être suivies par un verbe au subjonctif — quoi que vous en pensiez, aucune concession n’est possible! 😉
À noter : avant que commande le subjonctif; après que requiert au contraire l’indicatif.
La langue française et ses « bizarreries » vous fascinent ou vous intriguent — ou vous en font voir de toutes les couleurs? Chez Scriptum, nous démystifions pour vous les anglicismes, les expressions courantes, les pléonasmes et les homophones!
Bravo.